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Chez les petits riziculteurs bio du Pendjab

C’est sur les hauts terroirs du Pendjab, une région située de part et d’autre de la frontière entre l’Inde et le Pakistan, qu’est cultivé le roi des riz, notre riz Basmati bio équitable. Dans ces deux pays, des petits fermiers se sont regroupés en association. C’est avec eux que nous avons créé trois filières en commerce équitable. Les paysans ont pu acheter des outils de travail en commun, des silos pour mieux conserver le riz et le vendre au meilleur prix quand ils le souhaitent. Ils réalisent aujourd’hui des choses impensables jusque-là ! Pour cultiver le riz autrement, en économisant l’eau. Ou encore pour permettre aux femmes de se former afin de gagner en autonomie.

Destination les hauts plateaux du Pendjab, Inde-Pakistan

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  • Chevres riz basmati

Côté indien, un Basmati rustique sur un terroir exceptionnel

Aujourd’hui, dans la région de Jammu-et-Cachemire, 397 micro-fermes familiales pratiquent une agriculture bio-régénératrice. Ils cultivent une variété de riz Basmati rustique, appelée Ranbir, qui s’épanouit dans son terroir d’origine. C’est un riz exceptionnel qui concentre des nutriments et des arômes typiques. Son parfum de noisettes réveille les papilles. Il faut dire que « basmati » signifie « reine du parfum » en hindi. Il vous réservera une autre surprise : les grains doublent de taille à la cuisson !

Des petites fermes en polyculture-élevage

Les riziculteurs élèvent des poulets et des chèvres dont ils vendent le lait. Sur leurs petites parcelles, ils pratiquent la rotation des cultures pour enrichir la terre. Après la récolte du riz Basmati en décembre (un peu plus tard que dans le reste du pays car il y fait plus froid), ils sèment des herbes fourragères, de la moutarde, des lentilles… Ils reçoivent des formations aux techniques agricoles biologiques par un ingénieur agricole qui vient de New-Dehli. Ils se professionnalisent en apprenant à vérifier le taux d’humidité dans le sol, à prélever des échantillons et interpréter les résultats…

Ils ont entrepris un important programme pour sauvegarder l’écosystème et sa biodiversité : plus de 1000 arbres d’espèces locales (nems, manguiers, mûriers, ficus sacrés, acacias…) sont en cours de plantation dans les haies qui séparent les rizières.

Quelques bonnes (et parfois surprenantes) pratiques de l’agriculture bio locale

  • 45 jours avant de semer le riz, les paysans plantent du chanvre d’or, une variété locale utilisée comme engrais vert. Une fois à maturité, les plants sont arrachés, écrasés et mélangés à la terre pour la nourrir.
  • Pour ne pas laisser les insectes détruire la récolte, les armes sont naturelles : de la purée d’ail pour lutter contre l’asticot, des pièges à phéromones contre les scrirophages (une sorte de papillon), des pièges de lumière la nuit contre les sauterelles…
  • Pour éradiquer les maladies des plants de riz, ils préparent des solutions à base de curcuma, de graines de moutarde ou encore de poudre de bouse de brebis. Une pharmacopée très locale !

De meilleures conditions de travail au champ

Une des premières mesures financées par le programme équitable en 2018 a été l’achat pour chaque fermier d’un équipement de sécurité comprenant des chaussures de protection contre les serpents, nombreux dans l’eau des rizières, et des torches à led. En 2022, en complément, ils ont reçu une formation pour reconnaître les serpents vénéneux et apporter les soins d’urgence en cas de morsure.

Si l’arrachage des mauvaises herbes se fait à la main, d’autres gestes sont maintenant mécanisés. Les paysans se partagent l’usage de tracteurs et d’une machine à planter le riz, achetée en 2022.

Des cours de couture pour
apprendre un métier

Parmi les actions collectives financées avec la prime au commerce équitable, les femmes nous ont fait part de leur projet d’ouvrir un atelier de saris traditionnel. Pour cela, il fallait apprendre la couture ! Les choses avancent. En 2022, deux premiers centres de formation équipés de 6 machines à coudre ont ouvert leurs portes, dans les villages de Mulo Chak et de Talhar. Il est prévu en 2024 d’acheter 20 machines supplémentaires et de louer un nouvel espace sur un autre site. Pour les 40 femmes qui ont déjà reçu l’enseignement du formateur embauché, c’est un pas important vers l’autonomie ! 🙏

Quels projets pour l’avenir ?

Ils ne manquent pas ! D’autant que de plus en plus de paysans veulent rejoindre le programme pour préserver leur santé en cultivant bio et bénéficier des nombreux avantages : formations (gestes de l’agriculture régénératrice et fabrication de compost), fourniture de kits de matériel agricole, visites médicales, meilleur revenu pour pouvoir envoyer les enfants à l’école…

Pour préserver l’écosystème local et conserver l’état des sols, 2 300 arbres et arbustes ont été plantés en 2023 en association avec les familles. Au total 10 000 à 15 000 plantations sont prévues.

De nouvelles initiatives sont programmées en 2024 : 10 lampadaires alimentés à l’énergie solaire pour compléter l’éclairage des rues des 14 villages (en complément des 20 déjà installés), deux nouveaux refroidisseurs d’eau dans des écoles et deux réservoirs d’eau potable, l’achat de bâches pour couvrir les sols des rizières, la remise de 3 kits d’équipements sportifs dans les villages (cricket, football, badminton) dans le cadre du programme national de développement du sport en Inde et un nouveau camp médical.

Notre riz bio sobre en eau est cultivé au Pakistan

C’est au pied de l’Himalaya, dans la région des cinq rivières, que pousse notre riz bio équitable de variété Super Basmati. Dans cette région arrosée par les eaux de fonte du toit du monde, l’eau est une ressource rare et précieuse. Les micro-fermes de nos deux programmes ont été épargnées par les tragiques inondations de l’été 2022. 🙏

Depuis 2018, à notre initiative et avec notre soutien financier, 115 fermiers expérimentent une nouvelle technique mise en œuvre par la coopérative. Ils cultivent le riz autrement pour économiser la précieuse ressource en eau et… ils obtiennent de très bons résultats !

Dans la coopérative dirigée par Abdul, du côté de Kamoké, les 78 riziculteurs ne sont pas en reste. Ils apprennent notamment à gérer le niveau d’eau dans les rizières.

Une expérience de culture réussie, pour aller pour loin

Cette technique de travail des sols est inspirée de la méthode appelée SRI (system of rice intensification), qui permet une optimisation significative :

  • moins de graines semées,
  • moins d’eau puisée dans les nappes phréatiques,
  • moins d’émissions de gaz à effet de serre,
  • et une meilleure récolte pour les paysans.

À Lahore, sa mise en œuvre a été engagée depuis déjà 3 ans. La quantité d’eau nécessaire à la croissance du riz a été réduite significativement, tout comme les émissions de gaz à effet de serre.

Parallèlement, un gros travail est engagé pour construire des conduites étanches pour acheminer l’eau et limiter ainsi les grosses déperditions dans les canaux.

Retour de visite au Pakistan en décembre 2022

Marcello, notre responsable des achats, a enfin pu se rendre au Pakistan à la fin de l’année 2022, après la pandémie. Les retrouvailles ont été joyeuses sur place. Les réalisations et les projets financés par le commerce équitable sont nombreux depuis sa dernière visite. En voici quelques-uns :

  • 2 séchoirs à riz et 10 silos ont été achetés pour permettre aux paysans de conserver le riz et le vendre au meilleur prix quand ils le souhaitent.
  • 4 nouvelles stations de potabilisation de l’eau ont été installées pour alimenter 20 000 habitants.
  • Plus de 300 paysans et leurs familles ont bénéficié en octobre 2022 d’un examen médical gratuit.
  • 260 enfants scolarisés ont reçu des cartables, des fournitures et des bouteilles d’eau pour aller à l’école.

Et les projets ne manquent pas :

  • L’installation de sondes dans les rizières pour améliorer la gestion de l’eau.
  • Des pompes alimentées par des panneaux solaires.
  • Des outils mécaniques pour repiquer et moissonner le riz.
  • Un centre d’enseignement gratuit dans les villages.

De nombreux fermiers veulent aujourd’hui rejoindre les groupements. C’est une bonne chose !